dimanche 1 juillet 2012

Duchamp et le ready-made




Dans cette vidéo, merci à Ninon de nous l'avoir indiquée, on comprend un certain nombre de choses sur Marcel Duchamp. Outre l'égo de l'artiste (sensible notamment au gré des multiples "comprenez-vous"), on comprend que le but de M. Duchamp  est simplement de créer des objets "sans intérêt". On ne comprend pas bien, en revanche, en quoi cette posture elle-même pourrait présenter un intérêt.
Peut-être la réflexion sur le choix présente-t-elle une certaine pertinence, mais ce qu'on retient surtout, c'est la vision prophétique de tout ce qui sera par la suite l'art conceptuel, qui sortira lui aussi du "rétinien". La remise en cause de l’œuvre d'art comme objet est radicale : Duchamp avait écrit des mots sur les premiers ready-made qui ont été par la suite perdus et il n'a jamais essayé de les réécrire ou de faire "comme si". Les nouveaux objets présentés sont donc clairement différents des premiers.(1)
Duchamp évoque enfin son amour de la contradiction, de l’ambiguïté "jamais assez exploitée" et explique en quoi ses ready-made sont justement ambigus : évoquant les multiples, Duchamp n'a pas de mots trop durs pour qualifier cette "vulgarité". La contradiction évidente à l'intérieur même de cet extrait est flagrante : alors qu'il déclare au début de l'entretien qu'il n'est pas nécessaire de voir les ready-made pour les apprécier, il affirme ensuite "voir à la télévision n'est pas la même chose que voir en réalité, quand même !".


(1) On pense immédiatement à la baignoire de Beuys qui était presque un ready-made puisqu'il s'agissait de la baignoire de Beuys qu'il avait un peu "améliorée", notamment en y collant des sparadraps ; pourtant, à l'inverse de Duchamp, le collectionneur qui avait acheté cette baignoire obtint, en 1977, 180 000 DM de réparation de la part d'un musée qui l'avait nettoyée et décollé les sparadraps. (cf. l'histoire de l'art de M. Ferrier)

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